Erinaë
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![Priez bande d'incultes 8D [Libre] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) |  Sujet: Priez bande d'incultes 8D [Libre] ![Priez bande d'incultes 8D [Libre] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) Lun 12 Avr - 16:50 | |
| La nuit enveloppait Vénise de son voile noir. La lune brillait au dessus de ma tête couronnée de cheveux cendrés. Il devait être une, voir deux heures du matin. Autant dire qu'il n'y avait pas ame qui vive. Le vent qui soufflait emportait avec lui comme une odeur de vide. Il n'y avait rien. Néant total. Et moi, belle et bien seule au milieu de cela, je marchais presque gaiement. Les mains dans ce qui servait de poches à mon habit rapiécé, je tirais au flanc le long des rues. Qu'avais-je d'autre à faire que d'érrer avec désoeuvrement ? J'étais inconnue au bataillon, après tout. On connaissait mes méfaits, mais on ne savait pas que j'en étais l'auteur. Ca faisait presque bizarre de se sentir invisible ainsi. Quoique ce n'était pas plus mal. Je pouvais continuer de m'amuser. Le sol était froid sous mes pieds, mais ils se posaient en coup de vent sur le trottoir sale avant de m'emporter plus loin tel un souffle de brise nocturne. La forme pointue d'un clocher se découpa sur la nuit sombre. Une Eglise.
J'appellais le chat. Il était plus d'humeur à se montrer la nuit venue, et il ne se fit pas prier pour venir. En m'irradiant d'une douleur insupportable au passage, mais ça, j'étais habituée. Sale chat. Tu squattes ma tête ET tu fais chier en prime ? Faut décidément le remettre à sa place. Mais il est là, il est bien moi, et je me glissais de mes pattes de velours vers le mur de pierre décrépie. Des scolopandres poussaient dans les interstices entre les briques, accompagnés de touffes de petites fleurs violettes. Ca puait l'humidité. La porte était restée entrouverte. Les curaillons et autres hommes de bonne paroles étaient décidément peu prudents. Je me glissais sans bruit dans l'interstice de la porte et commençait à errer entre les rangées de bancs vides. Ca et là, des encensoirs recuillaient les batons encore fumants de la messe du soir. Ca puait l'herbe aromatique. Je soufflais avec agacement. Sur l'autel, quelques bougies brulaients, chanceuses. Le vent n'était pas encore venu jusqu'à elles pour les éteindre. Elles jetaient sur les murs des ombres glauques, dont la mienne, agrandie au centuple. Je savais même pas ce que je foutais là, mais c'était pas grave. Je gravis les marches de l'autel une à une, et bondit sur la table de lecture, là ou je sais pas quel homme de foi pose sa bible pour lire les prières. Et je restais là, à guetter. Rien probablement. Qui viendrait dans une église à une heure pareille ? Il n'y avait bien que moi. Je pourrais peut être récupérer deux-trois statues en or avant de partir ? Sauf si quelqu'un venait à se pointer. |
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