--- Savoir ( libre )

**Angie Déchue**

L’Ancienne Bibliothèque. Un ancien bâtiment, magnifique, aux allures royales. Elle bordait les canaux de Venise, et était ensoleillée jusqu’à ce que le soleil se couche. Les innombrables fenêtres aux rebords aux reflets cuivrés étincelaient doucement dans la lumière rougeoyante du jour déclinant. Leurs ombres s’étalaient grassement sur la façade du bâtiment, mais son élégance restait indémodable. A l’aube comme au crépuscule.

Une jeune fille attendait devant l’énorme porte dorée de l’Ancienne Bibliothèque. Pour un passant, pour un œil extérieur, ce n’était qu’une jeune fille mignonne qui allait se documenter sur un quelconque peintre pour son collège. Pour un orphelin, c’était la Chef du Quartier Ouest qui… soit allait lire un bouquin, soit se dirigeait vers la Salle Secrète. Elle poussa délicatement la lourde porte, et s’engouffra lentement dans le bâtiment.

Le couloir était sombre, puisqu’il n’y avait aucune fenêtre dans cette pièce – ce serait bien la seule, d’ailleurs. Il y faisait frais, un petit vent qui venait de l’arrière-cours souleva délicatement sa chevelure argentée. Elle mordilla sa lèvre inférieure, ne sachant pas trop que faire. Elle choisit d’ignorer la salle au sous-sol, et à sa droite, ouvrit la porte vitrée qui servait de lien entre le couloir et la fameuse Bibliothèque. L’intérieur était une vraie fournaise, et le soleil faisait scintiller la poussière qui restait en suspension entre le sol et les meubles. Une bibliothécaire attendait derrière son bureau, et me toisa de derrière ses lunettes rondes. Je lui adressai un petit sourire, et m’égarai entre les énormes rayons de livres. Je passais près du fantastique, celle de la science-fiction, de la comédie, des pièces de théâtres, des documentaires, des manuels scolaires, des tragédies et encore bien d’autres genres. Pourtant, un titre attira mon attention plus que les autres. Sa couverture était de cuire, de différentes couleurs, celles de l’arc-en-ciel. En titre « Douleur & Tristesse ». Cinq phrases faisaient offices de résumé au roman.

Les souvenirs sont précieux.
A préserver de l’oubli,
Malgré la douleur, et la nostalgie.
Ils nous rappellent les moments heureux.
… Même s’ils sont loin.

( GreenLeek ♥♥ )

J’ouvrai le volume, et parcourrai les premières lignes du regard. Le livre me plut instantanément, et je me plongeai dans la lecture.
J’aimais lire. J’aimais même énormément lire. Mais ce n’était pas forcément une activité que je pratiquais souvent. Pourtant, j’aurai rêvé de connaître sur le bout des doigts tout les volumes qui se trouvaient ici. Mon rêve ultime était de lire et retenir tout ce qu’ils retenaient, tout le savoir qu’ils contenaient…
Mais un bruit étrange me tira de ma rêverie – ou plutôt de ma lecture – et je relevai enfin le nez de mon bouquin.